Marc Grollimund, un paysan adepte du jardin mandala

Marc Grollimund est agriculteur. Il a la particularité d’associer magnifiquement la permaculture et l’art du mandala. Il nous parle de l’abondance générée par cette association dans le jardin, et partage ses conseils pour le mettre eu œuvre à son tour.

Potager, ornemental, médicinal… Le jardin mandala ouvre de nouvelles perspectives sur l’organisation de nos cultures.
Crédit photo La ferme biologique du Bec Hellouin > https://www.fermedubec.com/

Marc Grollimund pratique et enseigne le jardin mandala depuis plus de vingt ans. « Le mandala n’est pas une nouveauté: on en trouve dans les jardins des monastères comme dans les jardins à la française où alternent cultures en ronds et en carrés. Ce n’est pas non plus un mode de culture ésotérique: le jardinier y sera confronté aux mêmes contraintes que dans un jardin classique. Mais on constate que l’organisation des cultures en mandalas favorise les synergies entre les plantes. »

Moray est un ancien centre de recherche agricole Inca élevé à 3 500 mètres d’altitude et situé à 50 km de Cusco. Ce site est situé à proximité des Salines de Maras

S’agissant des plantations, libre à vous de choisir une thématique (mandala potager, ornemental, médicinal…). Ou de croiser les genres. « Au nord, qui correspond à l’eau, on installe les plantes feuilles; à l’est/air, les fleurs; au sud/feu, les fruits et à l’ouest/terre, les légumes racines en raisonnant en termes de dominantes pour ménager les équilibres. » Ainsi, on ne met pas uniquement des plantes « feu » au sud.

« Le mandala est une composition évolutive. C’est un cheminement et il est primordial de ne pas se précipiter, conclut Marc Grollimund. Ménagez-vous des phases d’observation. L’important est que vous vous y sentiez bien. N’oublions pas que la vocation d’un mandala est de vous relier à vous-même et à l’univers… »

Vieux précepte indien…

Sequoia Kings Canyon by Weisberg« Un vieux précepte indien dit qu’il est mal d’arracher du sol tout ce qui y pousse. On peut couper les plantes, mais pas les déraciner. Les arbres et les herbes ont une âme. Un bon indien qui les dédruirait le ferait dans la tristesse et en prononçant une prière implorant le pardon pour y avoir été obligé… »  

Wooden leg ~ Cheyenne (fin XIXème)

 Photography by Marc Weisberg
 A hand carved/sculpted tree trunk 
 Indian Chief & Eagle in Three Rivers near Sequoia National Park.

Le Cinquième Rêve

Dreamcatcher - longbull - le cinquième rêve

Le cinquième rêve légende amérindienne sur la création du monde

Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien. Son sommeil durait depuis l’éternité. Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit,
il fit un rêve. En lui gonfla un immense désir…

Et il rêva la lumière. Ce fut le premier rêve.La toute première route.Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase. Quand finalement elle trouva, elle vit que c’était la transparence.

Et la transparence régna.
Mais voilà qu’à son tour,ayant exploré tous les jeux de couleurs qu’elle pouvait imaginer, la transparence s’emplit du désir d’autre chose. A son tour elle fit un rêve. Elle qui était si légère, elle rêva d’être lourde.

Alors apparut le caillou
.Et ce fut le deuxième rêve. La deuxième route.Longtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement. Quand finalement il trouva,il vit que c’était le cristal. Et le cristal régna.Mais à son tour, ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verre, le cristal s’emplit du désir d’autre chose, qui le dépasserait.A son tour, il se mit à rêver. Lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.

Alors apparut la fleur.
Et ce fut le troisième rêve,la troisième route. Longtemps,la fleur, ce sexe de parfum, chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin elle trouva, elle vit que c’était l’arbre. Et l’arbre régna sur le monde. Mais vous connaissez les arbres. On ne trouve pas plus rêveurs qu’eux ne vous amusez pas à pénétrer dans une forêt qui fait un cauchemar. L’arbre, à son tour, fit un rêve. Lui qui était si ancré à la terre,il rêva de la parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d’elle

Alors apparut le ver de terre.
Et ce fut le quatrième rêve. La quatrième route.
Longtemps, le ver de terre chercha son accomplissement, son extase.
Dans sa quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, de l’aigle, du puma, du serpent à sonnette.
Longtemps, il tâtonna. Et puis un beau jour,
dans une immense éclaboussure…
Au beau milieu de l’océan… un être très étrange surgit,
en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement,
et ils virent que c’était la baleine !
Longtemps cette montagne de musique régna sur le monde.
Et tout aurait peut-être dû en rester là, car c’était très beau. Seulement voilà…
Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes, la baleine, à son tour,
ne put s’empêcher de s’emplir d’un désir fou.
Elle qui vivait fondue dans le monde, elle rêva de s’en détacher.

Alors, brusquement nous sommes apparus, nous les hommes. Car nous sommes le cinquième rêve,la cinquième route,en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase.

Et ici, je vous dis : Faites très attention ! Car, voyez-vous,
Dans la moindre couleur, toute la lumière est enfouie.
Dans tout caillou du bord du chemin, il y a un cristal qui dort.
Dans le plus petit brin d’herbe, sommeille un arbre.
Et dans tout ver de terre, se cache une baleine.
Quant à nous,nous ne sommes pas le « plus bel animal »
nous sommes le rêve de l’animal !
Et ce rêve est pas encore inaccompli

Ce texte aurait été prononcé par Swift Deer, Shaman Navajo…
Source livre : Le Cinquiéme Rêve de Patrice Van Eersel.